Un jeune homme d’origine subsaharienne arpentera les allées du plus important salon d’art contemporain de France muni de sacs qu’il tentera de vendre aux collectionneurs. Le happening reproduit une scène qui nous est familière : les vendeurs ambulants qui cherchent à vendre des contrefaçons ou souvenirs aux touristes, et qui doivent rapidement plier bagage quand les forces de l’ordre arrivent.
« Marchand Migrant » met en lumière la situation des immigrés en Europe.
Beaucoup de clandestins survivent ici comme vendeurs ambulants. Majida Khattari veut nous faire réfléchir sur leur situation, car ils ont caressé un autre rêve en traversant la Méditerranée au risque de leur vie. Au lieu de trouver la stabilité, ils continuent à se faire évacuer, ils restent des migrants en perpétuel mouvement et ce « Marchand Migrant » en est le symbole.
Contrairement aux véritables vendeurs ambulants, le « Marchand Migrant » de Majida Khattari ne vend pas de contrefaçons. Ce sont des « vrais-faux » : il s’agit d’une ré-interprétation du fameux sac “Kelly” de Hermès que Majida Khattari a baptisés « Killy »
« Killy War”, « Killy Money », « Killy Exile »… Car sur les sacs sont imprimés des images perturbantes qui nous parlent de guerre, de torture, de cours de pétrole et des hommes de pouvoir. Ces sacs sont le symbole d’un monde qui va mal.