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À la lumière des corps

Pensée à la manière d’une pièce de théâtre écrite au gré des images photographiées, À la lumière des corps met en scène un récit intemporel, puisant dans le passé afin de confronter les blessures du présent. Dans un décor théâtral, des femmes —seules ou bien en groupe — aux cheveux détachés et recouvertes d’humbles tissus colorés, tracent les contours d’une existence construite dans la violence des hommes et de la guerre. Devant des paysages en ruines, elles sont elles-mêmes les survivantes blessées de cette histoire, mais dont la force immortelle traverse les âges, comme en témoigne la présence de déesses passées.

Cette série apparaît alors comme un hommage à la puissance inébranlable de ces femmes meurtries, que l’artiste élève ici au rang de divinités, signalant alors leur éternelle résistance face à cette incessante brutalité. À travers cette série, Majida Khattari fait de l’utilisation théâtrale une mise en abîme, où les corps représentés se voient soumis à un double regard : d’abord celui de la caméra, puis celui du spectateur cherchant dans cette forme de représentation un instant d’évasion et qui pourtant se retrouve confronté à la violence de la réalité.