À la limite de l’abstraction et de la figuration, cette série confère une dimension picturale au travail photographique. À la manière d’une peinture, les différentes images photographiées viennent se superposer, laissant ainsi place à des compositions hypnotisantes, où le spectateur se voit entraîné dans un tourbillon visuel permanent. À travers la richesse de la composition et des matériaux représentés, Majida Khattari, dénonce les fonctionnements d’un récit socio-historico-artistique ayant positionné la Femme en tant qu’objet de satisfaction sensuelle.
Ainsi, derrière ces ornementations, l’artiste trace les contours de corps féminins à la présence ambiguë. Sont-ils en train de disparaître ou bien de ressurgir ? Sont-ils soumis à un effacement que leur impose la composition et leur présence quasi-imperceptible est-elle le signe de leur lutte contre cette oppression ? Autant d’interrogations que soulève cette série, afin d’inviter à une observation critique de la représentation traditionnelle du Beau et des éléments qui le constituent.